⛰️ Pelade d’Embrun – L’évêque des cimes mêlées

⛰️ Pelade d’Embrun – L’évêque des cimes mêlées











« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » (Mt 16, 18)

Au tournant du VIe siècle, lorsque les brumes du Haut-Dauphiné enveloppent encore de mystère forêts et vallées, un homme s’élève : Pelade, septième évêque d’Embrun. Ni prince de l’Église ni prélat de palais, il est d’abord un pasteur, un montagnard de l’âme, forgé par la rudesse des vents et la solitude des sommets. Son diocèse ? Ce sont les vallées âpres où s’affrontent encore les échos des rites antiques et les premières lueurs de la foi chrétienne.

Pelade ne règne pas depuis une cathédrale d’apparat. On le voit, croix au poing et crosse de bois dans la main, gravir les sentiers escarpés, visiter les hameaux isolés, consoler les veuves et instruire les enfants. Là où subsistent les derniers autels dédiés aux forces obscures des montagnes, il élève des oratoires pauvres mais vivants, faits de pierre brute et d’humble foi. Là où les cultes anciens réclamaient des sacrifices, il enseigne le sacrifice du cœur, la prière persévérante et le pardon offert.

Sous son épiscopat, le christianisme ne s’impose pas par la force des armes, mais s’enracine comme le mélèze dans la rocaille : lentement, fermement, épousant les contours des âmes. L’élan romain hérité des premiers missionnaires se marie au souffle âpre et libre des Alpes. Pelade tisse ainsi, pierre après pierre, prière après prière, cette Église des confins, qui sera le berceau des communautés chrétiennes des hautes terres.

Et si la mémoire de Pelade ne brille pas des feux de la gloire humaine, elle demeure : un murmure dans le vent des cimes, un nom chuchoté dans les litanies des anciens, un repère discret pour tous ceux qui cherchent à mêler fidélité et courage au fil de leur chemin.

Saint Pelade,
toi qui marchas entre les pierres des dieux oubliés,
conduis nos pas dans les chemins de lumière
où la foi ne craint plus les hauteurs.

⛰️ Pelade d’Abrun – L’evesque dei cimas mescladas

« Siás Pèire, e sus aquela pèira bastirai ma Glèisa. » (Mt 16, 18)

A la virada dau sègle VI, dins lei valadas sauvatjas dau Naut-Daufinat, lo nom de Pelade ressona coma aqueu d’un bastisseire de patz. Seten evesque d’Abrun, recebèt pas una Glèisa ja triomfanta, mai un pòble encara partit entre rites ancians e fe naissenta. Montanhard per l’arma tant coma per la mission, percor lo relèu per afortir leis esperits, destrusent leis autars pagans restants e pausant de sanctuaris simples, enracinats dins la pregària. Sota son evescat, lo cristianisme s’espandís pas a pas dins lei còrts, mesclant l’elan roman au buf alpin. Sa memòria, discreta mai fidèla, demòra coma l’eco d’un temps de transicion espirituala.

Sant Pelade,
tu que marchères entre lei pèiras dei dieus oblidats,
mena nòstrei pas dins lei camins de lutz
onte la fe crèn pas mai lei nauts.

🕊 Libellat : Pelade – 21 de junh – Abrun (Provença) – sègle VI – Evesque

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